La mer ma seule inspiratrice
La mer ma seule inspiratrice
Est venue se plaindre auprès de moi
De tant de néant de tant d’eau perdue de tant de larmes perdues
La mer je l’ai tant aimée
J »ai vécu près d’elle, près d’elle je suis resté couché
Écoutant la plainte rauque et navrante
Qui promettait de la servir et de l’aimer toujours
Et je suis parti affamé de gloire
Vers les hommes, oubliant la mer
Oubliant les départs à l’aube, l’eau sans limite éternelle
Où je m’étais roulé adolescent
Je suis tombé très bas dans la poussière
Meurtri et perdant mon sang
Je n’étais pas fait pour vivre parmi les murailles obscures
J’ai trahi, j’ai payé la mer ne veut plus de moi et mon cœur est brisé
La mer c’était ma seule amie, ma seule inspiratrice
Si elle se retire jamais je n’écrirai le chant
Qui gronde en moi et qui m’étranglera
22 août 1950