Non je ne veux plus faire résonner les mots comme autrefois
Non je ne veux plus faire résonner les mots comme
autrefois
Avec cette férocité qui me broyait le coeur
Je suis assis ce soir
Le dix-neuf mars mille neuf cent cinquante
Dans mon vieux fauteuil de malade
Et je regarde la nuit qui tombe
Mon chat est entré en tapinois
Je le flatte
C’est mon seul ami de ces jours de deuil
Eloigné en exil
Avec la presque totalité d’un monde délirant
Cette douleur au poumon droit
Et l’impossibilité d’écrire
Et tout ce que j’ai perdu dans cette conquête
Ma force la joie de vie et mon amour et
Même le bruit du vent et de la pluie