Comme cela se trouve
Le décor représente une maison, un cimetière et un salon de thé.
—
Oh, j’ai perdu ma femme ! chante et danse le veuf,
inconsolable, hilare et désolé, nerfs brisés et raccommodés.
—
Mon mari m’a perdue ! danse et chante la femme, la
morte du vivant, souriante, indifférente, mais toujours aussi triste que dans son temps passé.
—
Mon mari m’a perdue, qui jamais ne m’avait trou-
vée !
Il n’a pas de quoi se vanter.
Même si c’était lui qui m’avait perdue, aurait-il jamais pu me sauver?
Et ils dansent, du côté oour et du côté jardin, du côté cimetière, du côté salon de thé, ensemble et séparés, ensemble, comme ils dormaient, rêvaient et s’éveillaient, chacun de son mauvais côté.
Et même si la musique est belle, le ballet n’est pas gai.