Elephant…
Éléphant
je pense souvent à toi
quand je suis tout seul
quand je suis avec les autres
quand je me promène dans la campagne avec une petite badine
quand je me lave les dents le matin
et quelquefois quand je dors ton grand corps se promène dans mes rêves
Ce n’est pas du respect que j’ai pour toi
je n’ai pas non plus de tendresse comme on dit
je ne suis pas ton ami
je pense à toi comme ça
Je sais que tu existes encore
et je suis content
Tu es le grand animal je connais tes oreilles
Enfant je suis monté sur toi dans un jardin
je t’ai vu dans les documentaires
je t’ai vu à
Hambourg
je t’ai vu en breloque en pain d’épice
je t’ai vu sur la gomme éléphant
Je te vois tel que tu es
Présent comme une véritable chose vivante
Et tout ce que les hommes racontent sur toi
me fait rire
du mauvais rire
Deux points
Que tu te caches pour faire l’amour
que tu te caches pour mourir
Et que les poils de ta queue portent
bonheur aux amours des humains
Éléphant
Tu es plus beau qu’un nuage
Le nuage pleut quand il crève
mais toi tu te fous des marchands de parapluies
Et quand tu te promènes avec ta femme et tes
petits dans ton paysage
Tu es plus beau qu’un nuage
Une véritable chose vivante
Tu ne collectionnes pas les timbres-poste
Tu ne portes pas comme l’homme des lunettes en fausse écaille de tortue
Et quand captif tu passes dans les villes
Tu es indifférent aux choses compliquées
Un homme te pique les fesses pour que tu ailles
plus vite
Et tu cours plus vite pour ne pas contrarier le
moustique
Si vous arriviez en retard on le foutrait à la
porte du cirque et tu n’y tiens pas – tu cours -Tu as une drôle de façon de courir
Tu as une drôle de façon de te souvenir
Tu est une véritable chose vivante je ne t’oublie pas
Je pense souvent à toi… je te serre la trompe.