L’orage et l’éclaircie
Un chien fou dans les couloirs d’une maison de santé cherche son maître mort depuis l’été dernier
Un arbre ou une pendule un oiseau un couteau une mauvaise nouvelle une bonne nouvelle
Ton visage d’enfant comme une crème terrible tout à coup s’est figé
Ton sourire
comme une roue dentée s’est mis à tourner perdu crispé escamoté
Et l’eau merveilleuse de tes yeux verts et gris s’est tarie
La foudre
la petite foudre noire de la haine de la détresse et du
savoir a lui pour moi
Signal de toute la terre visage en tous sens retourné message du désespoir de la lucidité
Et puis soudain plus rien rien d’autre que ton visage ingénu enfantin tout seul comme un volcan éteint
Et puis
la fatigue l’indifférence la gentillesse et l’espoir de
dormir et même le courage de sourire.