Ce n’est pas moy qui veut d’un feint ouvrage
Ce n’est pas moy qui veut d’un feint ouvrage
Par mille vers farder sa passion,
Ou en flatant plaire à l’affection
De l’amoureux inconstant et vollage :
Ce n’est pas moy, qui, surpris d’une rage,
Trouble, insensé, de sa conception
Le vif dessein, ny doit l’intention
Est de se prendre en un si doux naufrage.
Ce n’est pas moy qui tasche de complaire,
Ployant au vent du legier populaire,
Ne qui s’en veut de trop loing retirer.
Mais bien je vueil, sans contraindre ma lyre,
Chantant l’honneur de celle que j’admire,
Qu’en l’admirant l’on me puisse admirer.