Sur l’affection de la vie

Avatar
par Jacques Vallée Des Barreaux
0 vues
0.0

Mon Dieu, que la lumière est belle,
Mais on n’en voit qu’une étincelle ;
On n’est pas sorti du berceau
Que l’on court à la sépulture :
Que les froides nuits du tombeau
Font d’outrages à la nature !

De toutes ces beautés célestes,
Voyez les misérables restes,
Dans ce lit commun des humains
Où Dieu veut que toujours on dorme,
Ces beaux yeux et ces belles mains
N’ont plus ni mouvement ni forme.

Hommes illustres en vos âges,
Habitants de ces noirs rivages,
Pâles ombres de l’Achéron,
Corps de fumée, images sombres,
Lorsque vous êtes chez Charon,
À grandpeine êtesvous des ombres.

Quelle injustice, quelle injure,
Quelle indignité de nature !
L’être du plus homme de bien
N’est qu’un peu de cire allumée,
Dont le trépas ne laisse rien
Qu’un peu de cendre et de fumée.

De tous les maux de cette vie,
La pauvreté, la maladie,
Rien ne me peut faire frémir
Que l’horreur de la sépulture,
Mais quand il me faudra périr,
Périsse avec moi la nature.

J’aime cet empereur de Rome,
Qui, se tuant en galant homme,
Eût voulu du même couteau
Dont il se fit plaie profonde,
Faisant de sa main son tombeau,
Le faire aussi de tout le monde.

Jacques Vallée Des Barreaux

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Jacques Vallée Des Barreaux

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Rejoignez-nous et laissez vos mots s'envoler comme des papillons, comme le faisait Desnos.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Découvrez d'autres poèmes de Jacques Vallée Des Barreaux

Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.