Deux athées
L’un dit que nier Dieu, c’est ne plus croire en rien…
Cet homme ne sait pas sanctifier le doute,
Et, lâchement, il a du Mal suivi la route,
Car c’est un sentier rude et serré que le Bien !
Du moins, humble pécheur, le timide chrétien
Brave les châtiments d’un maître qu’il redoute ;
Mais lui, ne reconnaît, sous l’éternelle voûte,
Nul pouvoir assez grand pour planer sur le sien !
Maudit soit son orgueil sans fierté ni justice !
N’ayant pas peur du juge, il marche dans le vice,
En étalant sa honte en face du ciel bleu !…
L’autre, pâle et saignant, meurtri par la souffrance,
S’est écrié soudain, debout dans l’espérance :
« Quand l’Homme le voudra, c’est lui qui sera Dieu ! »