Tout l’été
— « Je suis la petite Cigale
Qu’un rayon de soleil régale
Et qui meurt quand elle a chanté
Tout l’été.
« Tout l’été j’ai redit ma chanson coutumière :
Mais la bise est venue : adieu l’azur vermeil !
Je fus l’âme des blés vibrant dans la lumière :
Je reverrai comme eux la gloire du soleil. »
— « Je suis le poète qui t’aime ;
Je veux qu’on dise, ô mon emblème :
Il fut Cigale : il a chanté
Tout l’été.
« Tout l’été d’une vie ardente et sans ténèbres,
Je veux chanter les fleurs, les blés, l’azur, l’amour,
Et quand viendront l’hiver et les souffles funèbres
Mourir dans un espoir de gloire et de retour ! »