Visite à l’Arsenal de Toulon
La forge retentit de longs fracas d’enclume ;
Tout hurle, tout gémit, et, dans l’antre infernal,
Sous le soufflet robuste un noir brasier qui fume
Est le naissant foyer du splendide idéal.
La machine à vapeur, rauque, siffle et s’allume ;
L’ouvrier sans repos veille dans l’arsenal…
Hors d’ici ! vain poëte, ou jette au loin ta plume ;
La Science, sans toi, doit triompher du Mal !
« Non ! j’ai ma mission, car j’ai mon Évangile !
Si vous êtes l’airain, je ne suis pas l’argile ;
Je me sens frère aussi des puissants inventeurs !
« Eux seuls ils sont vraiment les citoyens du monde,
Mais vous laissez leurs noms dans une ombre profonde,
Et moi je les ferai briller dans tous les cœurs ! »