Contre une vieille importune
Sonnet.
Furie aux crins retors, exécrable mégère,
Qui te fait tant vomir de poison contre moi,
Et troubler la beauté qui me donne la loi
Des importuns discours de ta langue légère ?
Quel démon envieux tous les jours te suggère
Les moyens d’ébranler le roc de notre foi ?
Penses-tu que la sainte, en qui seule je crois,
Soit infidèle autant que tu es mensongère ?
Non, non, vieille sorcière, invente si tu veux,
Mille charmes nouveaux pour dissoudre les nœuds
Dont Cupidon étreint nos amoureuses âmes :
Tu feras lors cesser nos honnêtes ébats,
Quand tes yeux cesseront d’allumer aux sabbats
Dans le sein des démons des impudiques flammes.