De Robin au grand nez
Margot, qui en riant se mordait les oreilles,
Tant la bouche elle avait d’une énorme grandeur,
À Robin, qui avait le nez grand à merveilles,
Reprochait que son nez était un affronteur (*).
Puis fiez-vous, dit-elle, au proverbe menteur,
Et par l’ancre jugez de la grosseur du câble !
Tout beau, ce dit Robin, n’entre point en fureur,
Margot, accordons-nous plutôt à l’amiable.
Le proverbe est-il pas en ce point véritable
Qu’à la bouche on connaît l’orifice d’en-bas ?
C’est donc ta vérité qui engendre ma fable :
Si mon nez est menteur, ta bouche ne l’est pas.
* Affronteur : Qui en impose.