Conte les ans, les mois, les heures et les jours
Conte les ans, les mois, les heures et les jours
Et les points de ta vie, et me dis, malhabile,
Où ils s’en sont allés : comme l’ombre fragile
Ils se sont écoulés sans espoir de retour.
Nous mourons et nos jours roulent d’un vite cours
L’un l’autre se poussant comme l’onde labile*
Qui ne retourne point, mais sa course mobile
D’une même roideur précipite toujours.
Toujours le temps s’enfuit et n’est point réparable
Quand il est dépensé en oeuvre dommageable,
L’usant et consumant en travail superflu.
Nos jours ne sont sinon qu’une petite espace
Qui vole comme vent, un messager qui passe
Pour sa commission et ne retourne plus.
(*) qui glisse