Les Zozos malades du cocorarivus-6
Les Zozos malades du cocorarivus
Un mal qui répand la pétoche,
Mal que les Asiats furibards
Inventèrent pour nous faire piquer du nez.
Le coco…(puisqu’il faut l’appeler par son nom),
Pour leur fair’ paver le boulevard aux allongés,
Faisait la guerre à tous les Zozos.
Tous n’allaient pas voir Saint Pierre
Mais beaucoup l’avaient chopé.
Plus aucun à bosser du citron
Pour battre de leurs propres ailes,
Nul pinard n’étanchait leur gosier sec
Nul poulet ne les cravatait
Pour les enfourner dans le panier à salade
Les morues prenaient la poudre d’escampette
L’amour, c’était aller à Dieppe sans voir la mer
Le patron tint conseil et dit: Mes petits mecs,
Je crois que les Asiats peuvent pas nous blairer
Ils sont cap de montrer de quel bois ils se chauffent
Jaspiner sur l’orgue nos petites affaires.
Je crois qu’il vaudrait beaucoup mieux couper court,
Qui a mangé le plus de lard se déboutonne
Pour nous tirer d’affaire et sauver la baraque
Pour moi, faraud de mes bacchantes en guidon de vélo
J’ai buté avec ma bagouze
Étant à la fête à Neuneu
Pour avoir cherché histoire
À une gueule de travers
Que m’avait-il fait? Nulle offense
Même s’il m’est arrivé de buter un poulet
Je mangerai le morceau, s’il faut; mais je pense
Que chacun se mette à table comme mézig
Que le plus marron aille en cabane
Ou chez la Veuve se faire raccourcir.
Patron, jacta Bébert le grand embobineur,
Vous avez trop bonne tronche
Vous y allez trop à la douce
Et bien, buter barbouzes, lardus, moutons, poulets,
Aussi sots que grenus. Est-ce une peccadille?
Oui, oui. Vous leur fîtes patron
En les butant beaucoup trop d’honneur
Et quant aux poulets, on peut dire ça comme ça
Ils ne valent pas leur pesant de connerie
Étant de toute la flicaille ceux qui sur les mecs
Se font un chimérique empire.
Ainsi dit, et les donneurs d’eau bénite d’applaudir:
Fallait pas se gratter le citron
Tous les Zozos, grands et p’tits mecs,
Les moins bourgeois de Calais
Tous ceux des plus grandes affaires
Et même les plus simples marlous,
Montraient une bouille de petits saints
Jojo, le pauv’ boloss, vint à pousser son dé:
“En passant dans le pré-carré des Asiats
L’occasion sans idée pré-conçue
Quelque diable aussi me poussant,
J’ai voulu seulement voir à vendre de l’herbe
Sans avoir droit. Ils m’ont cassé la margoulette.”
À ces mots on cria haro sur le baudet
Pépé l’intello pour se sortir de la merde
Trouva qu’il fallait dare-dare expédier au poste
Ce pelé, ce galeux, qui nous porte la poisse
Ce pignouf digne d’être mis à sécher au soleil
Vendre de l’herbe chez autrui!
Quel plus abominable crime!
À mort! Gibier de réverbère!
Au falot de tous les mecs ce sera toujours
Le petit mecton qui l’aura dans le baba
_ Note:
Transposition en argot «classique» de la fable de la Fontaine: «Les animaux malades de la peste».