Les Zozos malades du cocorarivus-6

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par Jean Buon
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      Les Zozos malades du cocorarivus

Un mal qui répand la pétoche,

Mal que les Asiats furibards

Inventèrent pour nous faire piquer du nez.

Le coco…(puisqu’il faut l’appeler par son nom),

Pour leur fair’ paver le boulevard aux allongés,

Faisait la guerre à tous les Zozos.

Tous n’allaient pas voir Saint Pierre 

Mais beaucoup l’avaient chopé.

Plus aucun à bosser du citron

Pour battre de leurs propres ailes,

Nul pinard n’étanchait leur gosier sec

Nul poulet ne les cravatait

Pour les enfourner dans le panier à salade

Les morues prenaient la poudre d’escampette

L’amour, c’était aller à Dieppe sans voir la mer

Le patron tint conseil et dit: Mes petits mecs,

Je crois que les Asiats peuvent pas nous blairer

Ils sont cap de montrer de quel bois ils se chauffent

Jaspiner sur l’orgue nos petites affaires.

Je crois qu’il vaudrait beaucoup mieux couper court,

Qui a mangé le plus de lard se déboutonne

Pour nous tirer d’affaire et sauver la baraque

Pour moi, faraud de mes bacchantes en guidon de vélo

J’ai buté avec ma bagouze

Étant à la fête à Neuneu

Pour avoir cherché histoire 

À une gueule de travers

Que m’avait-il fait? Nulle offense

Même s’il  m’est arrivé de buter un poulet

Je mangerai le morceau, s’il faut; mais je pense

Que chacun se mette à table comme mézig

Que le plus marron aille en cabane 

Ou chez la Veuve se faire raccourcir.

Patron, jacta Bébert le grand embobineur,

  Vous avez trop bonne tronche

Vous y allez trop à la douce

Et bien, buter barbouzes, lardus, moutons, poulets, 

Aussi sots que grenus. Est-ce une peccadille? 

Oui, oui. Vous leur fîtes patron

En les butant beaucoup trop d’honneur

Et quant aux poulets, on peut dire ça comme ça

Ils ne valent pas leur pesant de connerie

Étant de toute la flicaille ceux qui sur les mecs

Se font un chimérique empire.

Ainsi dit, et les donneurs d’eau bénite d’applaudir:

Fallait pas se gratter le citron

Tous les Zozos, grands et p’tits mecs,

Les moins bourgeois de Calais

Tous ceux des plus grandes affaires 

Et même les plus simples marlous,

Montraient une bouille de petits saints

Jojo, le pauv’ boloss, vint à pousser son dé: 

“En passant dans le pré-carré des Asiats

L’occasion sans idée pré-conçue

Quelque diable aussi me poussant,

 J’ai voulu seulement voir à vendre de l’herbe

Sans avoir droit. Ils m’ont cassé la margoulette.”

À ces mots on cria haro sur le baudet

Pépé l’intello pour se sortir de la merde 

Trouva qu’il fallait dare-dare expédier au poste

Ce pelé, ce galeux, qui nous porte la poisse

Ce pignouf  digne d’être mis à sécher au soleil

Vendre de l’herbe chez autrui! 

Quel plus abominable crime!

À mort! Gibier de réverbère!

Au falot de tous les mecs ce sera toujours 

Le petit mecton qui l’aura dans le baba

_ Note:

Transposition en argot «classique» de la fable de la Fontaine: «Les animaux malades de la peste».

Jean Buon

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