L’Oiseau
Il trace des chemins invisibles dans l’air
Secouant sans faiblir de translucides voiles
Il pourfend les ciels bas, messager des étoiles,
Reliant le présent aux plus lointaines mers.
L’oiseau migre sans bruit, libre fils de l’éclair,
Abandonnant son nid tout recouvert de toiles.
Il affronte les vents tandis que près du poêle,
Moi le cancre peureux, je rêve d’univers !
Pourtant je sortirai quand sonnera mon heure ;
L’oiseau me montrera combien l’humain se leurre
A croire en ce qu’il voit mais qui part dans l’oubli…
Il m’entraînera loin, guérissant mon vertige,
Et je deviendrai lui, mon destin accompli,
Car plus ne reviendrai sur le sol qui m’afflige.
Jean-Charles Dorge, L’Exil du jour, 2008