De la Charité

Avatar
par Jean Desmarets De Saint-Sorlin
0 vues
0.0

Que les jours sont charmants, quand les volantes nues
Étendent sur nos chefs leurs ombres continues,
Et cachant du soleil la trop grande splendeur,
Tempèrent sa lumière et domptent son ardeur !
Sans attendre du soir l’heure moins éclairée,
Je puis abandonner la demeure dorée ;
Et dans un air plus libre, un lieu moins fréquenté
Peut donner aux pensers une ample liberté.
Les fleurs de ce parterre ont leur beauté plus vive,
Ne baissant point le chef sous l’ardeur excessive.
Doux astres de la terre, éblouissantes fleurs,
Qui brillez à l’envi de diverses couleurs,
Beaux jeux de la nature, un doux zéphyr vous flatte,
Baisant de votre teint la beauté délicate,
Et vous souffrez l’amour de ces chastes zéphyrs,
Qui n’osent vous baiser qu’avecque leurs soupirs.
L’amour pour la beauté devrait être innocente,
Comme de ces doux vents l’haleine frémissante.
Ô papillons légers qui sur les fleurs errez,
D’un agréable émail comme elles bigarrés,
Autrefois humbles vers rampant dessus les herbes,
Maintenant fendant l’air de vos ailes superbes,
L’homme de votre sort doit bien être jaloux ;
Ou plutôt le chrétien doit apprendre de vous
Qu’ayant rampé longtemps dessus la terre basse,
Il doit voler au ciel sur l’aile de la grâce. […]

(Troisième promenade)

Jean Desmarets De Saint-Sorlin

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Jean Desmarets De Saint-Sorlin

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Rejoignez notre cercle de mots. Votre commentaire est le bienvenu.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Découvrez d'autres poèmes de Jean Desmarets De Saint-Sorlin

Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.