Que j’aurais les esprits contents
Que j’aurais les esprits contents
Si nous étions encor au temps
Des choses métamorphosées,
Pourvu qu’on me changeât aussi
En un miroir bien éclairci
Qu’engendrent les neiges glacées !
Miroir, que je suis désireux
D’être comme toi bienheureux :
Cinq cent fois en une même heure
Cette cruelle te vient voir,
Laquelle me fait recevoir
Dix mille morts sans que je meure.
Tandis que je suis en langueur
Pour son absence et sa rigueur,
Elle te chérit et courtise,
Elle te découvre son sein,
Où volent, comme un jeune essaim,
L’Amour, le jeu, la mignotise.