Davy du perron
Au bord tristement doux des eaux
Je me retire écrivit le poète
Abandonnant chacune tête
En rocaille et sourires d’émaux
Sur la lune d’une pelouse infecte
Où poudroie la cendre rouge des flambeaux
Certes devant ce grand palais qui tremble
Livide au creux des noirs viviers carrés
La fête est plus macabre que galante
Et le cœur des roses est là-dedans glacé
Mais la grille rongée par l’abîme
En vallées blanches en neige bleue les cimes
Ouvrait lourdes ses trappes de vent
Sur les sources de l’âme et les secrets du sang
La nuit qui n’est jamais facile à vivre
Écoute les fontaines en peine de franchir
Leur enfance entravée d’herbe et de roide givre
Sera-t-il entendu celui qui vient fléchir
Ses genoux sur la berge et tend même fermées
Ses mains sous l’eau vers les étoiles clairsemées ?
Il écorchait sa gorge mot à mot comme un puits
Qui pierre à pierre en lui-même s’écroule
Il parlait au silence et j’entends aujourd’hui
Grincer le char anfractueux de ses graves paroles
Sous quel étang de cristal où je suis
En marche au gré mystérieux des eaux qui déroulent
Dans les ténèbres leurs souffles à l’âme hier noués ?
L’air ainsi participe au sortilège humide
Avec ses bulles oculaires crevées sitôt que clouées
Contre le ciel fleuri surtout de joncs acides
Et l’on dirait vraiment que tout est oublié
Des coquilles du cri blanc dans la nuit mouillée.