Fable le printemps
Dans le temps clair des feux d’érable .
Je tourne en rond je n’attends pas le jour
On cloue au ciel de nouvelles étables
On roule des meubles des astres tout autour
Il y a des bœufs rouges des drôles de vaches
Des hommes en bistre montés des villages
Avec les femmes de soie nouées à leur cou
Le soleil est trapu il tiendra bien le coup
Jusqu’au printemps que ce soit ensuite
Pour toujours une jolie commune là-haut
Je voudrais bien voir ça je quitte ma guérite
Je gravis quatre à quatre les fleurs des vicinaux
Je suis curieux d’abord citoyen je devienne
Et creuse un puits qui joigne mon verger d’en bas
Pour y puiser par seaux les mauves du lilas
Mais non je rêve j’ai l’âme pleine
Des cris d’oiseaux de l’érable ronflant
Un village cela s’envole tout pimpant
Du cœur nocturne de ma triste vie
Et se blottit au creux de la jubilante prairie
Je suis semblable aux autres j’use le temps
Des feux d’érable à réchauffer l’ingrat printemps
Et comme ils disent en me cinglant poète âne bâté
Quelle encore sacrée moralité !