Je t’apprends à mourir
Non pas en face jamais ainsi
Une épaule d’abord et puis l’autre
Tête légère et basse et presque assise
A petits cris doucement tu entres
Et voici l’ombre t’a saisie
Te souvenant que tu n’existes pas
Qu’il n’y a plus les eaux qu’il n’y a pas
Encore un feu qui ont chanté qui chantent
Et chanteront tout au long de l’oubli
Peut-être avec l’érable aux lentes branches
Et plein d’oiseaux pour te remplir
Mais nul regret surtout nul repentir
Qu’importe à présent si je t’aime qu’importe
Les paroles jetées perdues car tu n’emportes
Avec toi qu’un peu de cendres pour là-bas
Qu’un peu de larmes sans détresse
Il te suffit de ces deux doigts dans les deux doigts
De celle qui t’apprête qui te presse
Et mort ou volupté n’a pas choisi son nom
Il te suffit d’aller sans souci corps et âme
Au-delà de ce temps de vivre et d’être femme
Avec légèreté maintenant transparence en dehors
De tout regard ici ou là pour être nue
Puisque déjà le jour ne te distingue plus
Puisque la nuit devant ne t’attend pas encore.