Rameaux
L’amour n’est pas rompu.
A la fin de la nuit le merle
Appelait sur la ville endormie.
Et quelle rosée perle
Aux toits éblouis du matin ?
Ce sont larmes pressées
[du cœur
Des temps aveugles vers ce chant.
Mais à présent :
[douceur !
Nous écoutons l’oiseau remuer le silence de l’aube
Et nous sommes blottis dans la lèpre d’un mur où
[tombe
Cet appel aimé comme une source sur les morts.
Quelle
[voix
Serait venue plus pure en notre pauvreté sans foi
Devant la vie mais éveillée ?
Sinon celle rêvée
De l’ange qui jamais ne chante sur ce monde ?
Et levée
Jusqu’aux yeux depuis cette âme nue l’appelante clarté
Du rêve et de l’espoir en nous ?
Aurore !
Tu n’auras
[pas été
Si belle en vain puisque le jour va te répondre et te
[poursuivre
Au ciel à travers la forêt blanche de midi.
Les rives
De l’esprit désert seront plus proches d’une eau de joie
Et ce chant nous a dit qu’il ne faut pas mourir.
Là-bas
Les arbres sont parés de fleurs sur la prairie.
L’ombre
[s’avance
Avec une infinie douceur de femme entre les tombes et
[le sens
Apaisant des mots que l’on murmure est : «
Amour » !
[0 calme
Voix de nos élus dans l’air immuable d’avril ! Ô comme
Nous saurons vous reconnaître ici et là qui nous parlez
De l’empire éternel et de la délivrance !
Et nous serons
[allés
Trop loin peut-être en cette paix des bois sous la
[lumière ?
Mais nous ne serons pas perdus.
Nous vous
[écouterons.
Première
Parole du chant de grâce !
Nous traversons le noir
[printemps
De ces rameaux.
Vous êtes le salut.
Le merle a tu son
[chant.