Le jeudi à Matines
De toutes les couleurs que distinguait la vue ;
L’obscure nuit n’a fait qu’une couleur :
Juste Juge des cœurs, notre ardeur assidue
Demande ici tes yeux et ta faveur.
Qu’ainsi prompt à guérir nos mortelles blessures ;
Ton feu divin dans nos cœurs répandu,
Consume pour jamais leurs passions impures
Pour n’y laisser que l’amour qui t’est dû.
Effrayés des péchés dont le poids les accable ;
Tes serviteurs voudraient se relever :
Ils implorent, Seigneur, ta bonté secourable ;
Et dans ton sang cherchent à se laver.
Seconde leurs efforts, dissipe l’ombre noire ;
Qui dès longtemps les tient enveloppés :
Et que l’heureux séjour d’une immortelle gloire
Soit l’objet seul de leurs cœurs détrompés.
Exauce, Père saint, notre ardente prière,
Verbe son Fils, Esprit leur nœud divin,
Dieu qui, tout éclatant de ta propre lumière,
Règne au Ciel sans principe et sans fin.