Le vendredi à Matines
Auteur de toute chose, essence en trois unique,
Dieu tout-puissant, qui régis l’univers,
Dans la profonde nuit nous t’offrons ce cantique ;
Écoute-nous, et vois nos maux divers.
Tandis que du sommeil le charme nécessaire
Ferme les yeux du reste des humains,
Le cœur tout pénétré d’une douleur amère,
Nous implorons tes secours souverains.
Que tes feux de nos cœurs chassent la nuit fatale ;
Qu’à leur éclat soient d’abord dissipés
Ces objets dangereux que la ruse infernale
Dans un vain songe offre à nos sens trompés.
Que notre corps soit pur; qu’une indolence ingrate
Ne tienne point nos cœurs ensevelis ;
Que par l’impression du vice qui nous flatte
Tes feux sacrés n’y soient point affaiblis.
Qu’ainsi, divin Sauveur, tes lumières célestes,
Dans tes sentiers affermissant nos pas,
Nous détournent toujours de ces pièges funestes
Que le démon couvre de mille appas.
Exauce, Père saint, notre ardente prière,
Verbe son Fils, Esprit leur nœud divin,
Dieu qui, tout éclatant de ta propre lumière,
Règne au Ciel sans principe et sans fin.