Sonnet morne
Il pleut, et le vent vient du nord.
Tout coule. Le firmament crève.
Un bon temps pour noyer son rêve
Dans l’Océan noir de la mort !
Noyonsle. C’est un chien qui mord.
Houp ! lourde pierre et corde brève !
Et nous aurons enfin la trêve,
Le sommeil sans voeu ni remord.
Mais on est lâche ; on se décide
À retarder le suicide ;
On lit ; on bâille ; on fait des vers ;
On écoute, en buvant des litres,
La pluie avec ses ongles verts
Battre la charge sur les vitres.
La chanson des gueux