Ici seul je me plains, Ô Fresnaie-au-Sauvage…
Ici seul je me plains, Ô FresnaieauSauvage,
A toi de mes ennuis ; et ce bois m’est témoin,
Ces champs et ces beaux prés, du lamentable soin
Qui souvent m’accompagne au bord de ce rivage.
Quand je me vois, Fresnaie, en ton bois, en l’ombrage,
Racontant ma tristesse en quelque sombre coin,
Je suis comme un rocher, hors du péril au loin,
Qui bien aise raconte un évité naufrage.
Je t’ai de mes aïeux : tandis que je serai,
Comme en lieu que plus j’aime, en toi je me plairai,
Si contraire ne m’est de Dieu la destinée,
Ulysse voyageant de même en divers lieux,
De Circe et Calipso refusa l’heur des dieux,
Pour revoir de plus près fumer sa cheminée.