Pauvre Ixion, pauvre amant misérable
Pauvre Ixion, pauvre amant misérable,
Infortuné, chétif, audacieux,
Tu fis l’amour à la reine des cieux :
Même dessein m’a rendu ton semblable.
Une déesse, une nymphe adorable,
Goûtant le miel d’un attrait gracieux,
Sans y penser dans le ciel de ses yeux
Logea d’abord ma liberté traitable.
Depuis ce point, trompeuse elle m’a fui,
Et dès le même ardemment je la suis,
Te surpassant en douleur et en peine,
Car toi, pressant ta nue à ton plaisir,
Tu accomplis ton amoureux désir,
Moi je n’ai rien que le seul nom d’Hélène.