Qui me peut réjouir puisque tu gis malade
Qui me peut réjouir puisque tu gis malade ?
Mon départ n’aurait pas engendré ta langueur ?
Ah ! nenni ! Mais tu feins, pour decevoir mon coeur,
Ressentir les assauts de la Parque maussade !
Tu déguises ton teint de cette couleur fade
Afin de me remplir d’alarmes et de peur,
Cuidant que mon esprit de mille ennuis vainqueur
N’ait jamais éprouvé d’amoureuse embuscade.
Ah ma belle j’ai tort ! Hélas ! je suis certain
Que ton beau corps languit par un cruel destin,
Et moi chétif ne puis t’apporter d’allégeance.
Crois que si ta santé dépendait de ma mort,
Que jamais en mourant Gracche ne fut si fort,
Qu’en ce choix désiré paraîtrait ma constance.