Bien qu’aux arts d’Apollon le vulgaire n’aspire

Joachim du Bellay
par Joachim du Bellay
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Sonnet XI.

Bien qu’aux arts d’Apollon le vulgaire n’aspire,
Bien que de tels trésors l’avarice n’ait soin,
Bien que de tels harnais le soldat n’ait besoin,
Bien que l’ambition tels honneurs ne désire :

Bien que ce soit aux grands un argument de rire,
Bien que les plus rusés s’en tiennent le plus loin,
Et bien que Du Bellay soit suffisant témoin
Combien est peu prisé le métier de la lyre :

Bien qu’un art sans profit ne plaise au courtisan,
Bien qu’on ne paye en vers l’œuvre d’un artisan,
Bien que la Muse soit de pauvreté suivie,

Si ne veux-je pourtant délaisser de chanter,
Puisque le seul chant peut mes ennuis enchanter,
Et qu’aux Muses je dois bien six ans de ma vie.

Joachim du Bellay

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