Et puis je vis l’arbre dodonien
Et puis je vis l’arbre dodonien
Sur sept coteaux épandre son ombrage,
Et les vainqueurs ornés de son feuillage
Dessus le bord du fleuve ausonien.
Là fut dressé maint trophée ancien,
Mainte dépouille, et maint beau témoignage
De la grandeur de ce brave lignage
Qui descendit du sang dardanien.
J’étais ravi de voir chose si rare,
Quand de paysans une troupe barbare
Vint outrager l’honneur de ces rameaux.
J’ouïs le tronc gémir sous la cognée,
Et vis depuis la souche dédaignée
Se reverdir en deux arbres jumeaux
Les antiquités de Rome