Où que je tourne l’œil, soit vers le Capitole

Joachim du Bellay
par Joachim du Bellay
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Sonnet CVII.

Où que je tourne l’œil, soit vers le Capitole,
Vers les bains d’Antonin ou Dioclétien.
Et si quelque œuvre encor dure plus ancien
De la porte Saint-Pol jusques à Ponte-mole :

Je déteste à part moi ce vieux faucheur, qui vole,
Et le ciel, qui ce tout a réduit en un rien :
Puis songeant que chacun peut répéter le sien,
Je me blâme, et connais que ma complainte est folle.

Aussi serait celui par trop audacieux,
Qui voudrait accuser ou le temps ou les cieux,
Pour voir une médaille ou colonne brisée.

Et qui sait si les cieux referont point leur tour,
Puisque tant de seigneurs nous voyons chacun jour
Bâtir sur la Rotonde et sur le Colisée ?

Joachim du Bellay

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