Quand je vois ces seigneurs qui l’épée et la lance

Joachim du Bellay
par Joachim du Bellay
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Sonnet CXII.

Quand je vois ces seigneurs qui l’épée et la lance
Ont laissé pour vêtir ce saint orgueil romain,
Et ceux-là qui ont pris le bâton en la main
Sans avoir jamais fait preuve de leur vaillance :

Quand je les vois, Ursin, si chiches d’audience
Que souvent par quatre huis on la mendie en vain :
Et quand je vois l’orgueil d’un camérier hautain,
Lequel ferait à Job perdre la patience :

Il me souvient alors de ces lieux enchantés
Qui sont en Amadis et Palmerin chantés,
Desquels l’entrée était si chèrement vendue.

Puis je dis : Ô combien le palais que je vois
Me semble différent du palais de mon roi,
Où l’on ne trouve point de chambre défendue !

Joachim du Bellay

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