Qui choisira pour moi la racine d’Ulysse
Sonnet LXXXVIII.
Qui choisira pour moi la racine d’Ulysse ?
Et qui me gardera de tomber au danger
Qu’une Circe en pourceau ne me puisse changer,
Pour être à tout jamais fait esclave du vice ?
Qui m’étreindra le doigt de l’anneau de Mélisse,
Pour me désenchanter comme un autre Roger ?
Et quel Mercure encore me fera déloger,
Pour ne perdre mon temps en l’amoureux service ?
Qui me fera passer sans écouter la voix
Et la feinte douceur des monstres d’Achelois ?
Qui chassera de moi ces Harpies friandes ?
Qui volera pour moi encore un coup aux cieux,
Pour rapporter mon sens et me rendre mes yeux ?
Et qui fera qu’en paix je mange mes viandes ?