Se fâcher tout le jour d’une fâcheuse chasse
Sonnet CXXI.
Se fâcher tout le jour d’une fâcheuse chasse,
Voir un brave taureau se faire un large tour.
Étonné de se voir tant d’hommes alentour,
Et cinquante piquiers affronter son audace :
Le voir en s’élançant venir la tête basse,
Fuir et retourner d’un plus brave retour,
Puis le voir à la en pris fin quelque détour,
Percé de mille coups, ensanglanter la place :
Voir courir aux flambeaux, mais sans se rencontrer,
Donner trois coups d’épée, en armes se montrer,
Et tout autour du camp un rempart de Tudesques :
Dresser un grand apprêt, faire attendre longtemps,
Puis donner à la fin un maigre passe-temps :
Voilà tout le plaisir des fêtes romanesques.