Un peu de mer tenait le grand Dulichien

Joachim du Bellay
par Joachim du Bellay
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Sonnet XL.

Un peu de mer tenait le grand Dulichien
D’Itaque séparé, l’Apennin porte-nue
Et les monts de Savoie à la tête chenue
Me tiennent loin de France au bord ausonien.

Fertile est mon séjour, stérile était le sien,
Je ne suis des plus fins, sa finesse est connue :
Les siens gardant son bien attendaient sa venue,
Mais nul en m’attendant ne me garde le mien.

Pallas sa guide était, je vais à l’aventure,
Il fut dur au travail, moi tendre de nature :
À la fin il ancra son navire à son port,

Je ne suis assuré de retourner en France :
Il fit de ses haineux une belle vengeance,
Pour me venger des miens je ne suis assez fort.

Joachim du Bellay

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