Dans les bois
Viens dans les ombres du hallier,
Viens avec moi, riante et douce ;
Écoute l’écho singulier
De ce grand chêne aux pieds de mousse
Si je lui chante ici ton nom,
Ce cher nom de sœur et d’amante,
Crois-tu qu’il le redise ?… Non,
Il dit : charmante !
Arbre aux mystérieux rameaux,
Séjour de quelque Esprit sans doute ;
De qui donc apprend-il ces mots
Que l’oreille entend sous sa voûte ?
Si je lui chante ici ton nom,
Ce nom plus doux qu’un son de lyre,
Crois-tu qu’il le redise ?… Non,
Il dit : j’admire !
A ses pieds, dans les gazons verts,
Vois le chevet qu’il te prépare.
Des arbres de nos bois déserts
C’est le plus beau, c’est le plus rare.
Si je lui chante ici ton nom,
Si tu le dis tout haut toi-même,
Crois-tu qu’il le redise ?… Non,
Il répond : j’aime !