Promenade
Vous qu’à mon côté ma barque balance,
Regardez là-haut ce firmament bleu,
Magnifique espace où l’âme s’élance
Et monte en chantant jusqu’aux pieds de Dieu !
Vous qu’à mon côté berce ma nacelle,
Regardez au loin l’Océan d’azur,
Bassin dont l’eau vive au jour étincelle,
Grand comme le ciel et comme lui pur !
Mer et firmament ! délices de l’âme !
Rien, par un beau jour, n’est meilleur à voir,
Si ce n’est — brillant d’une humide flamme —
Entre ses longs cils votre grand œil noir !
Votre œil qui me tient muet sous le charme,
S’il fixe sur moi son joyeux éclair,
Ou bien s’il me fait voir dans une larme
Une âme profonde autant que la mer !