Dayelle. Orientale
Douce brise du soir, haleine parfumée,
Qu’exhale, en expirant, le vaste sein du jour,
Ah ! puissestu bientôt, sur la couche embaumée
Où Dayelle s’agite, (oh ! je l’ai tant aimée !)
Porter à son oreille un mot de mon amour !
Allah ! je n’ai plus rien qu’un chétif dromadaire !
Un fakir, l’autre jour, m’a ravi mon caftan !
Une Circassienne, achetée au vieux Caire,
A tué ma cavales !…. Et je suis solitaire,
Comme un des noirs muets du sérail du Sultan !
Car, voyezvous, c’est elle ! une odalisque pâle,
Dont l’oeil noir étincelle au milieu de ses pleurs,
C’est elle qui voulut que ma rouge cavale
A force de courir devint, comme l’opale,
Blanche sous son écume et pleine de douleurs !
Que la tente où parfois tu vas dormir, ma belle,
Quand le simoun en feu règne sur le désert,
Te soit une oasis, où ton pied de gazelle
Se pose sans frémir ! Que ton coursier fidèle
Y trouve une eau limpide, un gazon toujours vert !
Douce brise du soir, haleine parfumée,
Qu’exhale, en expirant, le vaste sein du jour,
Ah ! puissestu bientôt, sur la couche embaumée,
Où Dayelle s’agite, (oh ! je l’ai tant aimée !)
Porter à son oreille un mot de mon amour !