Sancta simplicitas
Passants, m’induisez point en beautés d’aventure,
Mon Destin n’en saurait avoir cure ;
Je ne peux plus m’occuper que des Jeunes Filles,
Avec ou sans parfum de famille.
Pas non plus mon chez moi, ces précaires liaisons,
Où l’on s’aime en comptant par saisons ;
L’Amour dit légitime est seul solvable ! car
Il est sûr de demain, dans son art.
Il a le Temps, qu’un grand amour toujours convie ;
C’est la table mise pour la vie ;
Quand demain n’est pas sûr, chacun se gare vite !
Et même, autant en finir tout de suite.
Oh ! adjugés à mort ! comme qui concluraient :
‘ D’avance, tout de toi m’est sacré,
‘ Et vieillesse à venir, et les maux hasardeux !
‘ C’est dit ! Et maintenant, à nous deux ! ‘
Vaisseaux brûlés ! et, à l’horizon, nul divorce !
C’est ça qui vous donne de la force !
Ô mon seul débouché ! Ô mon vatout nubile !
À nous nos deux vies ! Voici notre île.
Recueil : Des Fleurs de bonne volonté