Haut ciel
S’ouvre le ciel touffu du milieu de la nuit
Qui roule du silence
Défendant aux étoiles de pousser un seul cri
Dans le vertige de leur éternelle naissance»
De soi-même prisonnières
Elles brûlent une lumière
Qui les attache, les délivre
Et les rattache sans merci.
Elles refoulent dans les siècles
L’impatience originelle
Qu’on reconnaît légèrement
A quelque petit cillement.
Le ciel de noires violettes
Répand une odeur d’infini
Et va chercher dans leur poussière
Les soleils que la mort bannit
Une ombre longue approche et hume
Les astres de son museau de brume.
On devine l’ahan des galériens du ciel
Tapis parmi les rames d’un navire sans âge
Qui laisse en l’air un murmure de coquillage
Et navigue sans but dans la nuit éternelle,
Dans la nuit sans escales, sans rampes ni statues,
Sans la douceur de l’avenir
Qui nous frôle de ses plumes
Et nous défend de mourir.
Le navire s’éloigne derrière de hautes roches de
ténèbres,
Les étoiles restent seules contractées au fond de leur
fièvre
Avec leur aveu dans la gorge
Et l’horreur de ne pouvoir
Imaginer une rose
Dans leur mémoire qui brûle