La belle morte

Jules Supervielle
par Jules Supervielle
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Ton rire entourait le col des collines

On le cherchait dans la vallée.

Maintenant quand je dis : donne-moi la main,
Je sais que je me trompe et que tu n’es plus rien.

Avec ce souffle de douceur

Que je garde encor de la morte,

Puis-je refaire les cheveux,

Le front que ma mémoire emporte?

Avec mes jours et mes années,
Ce cœur vivant qui fut le sien,
Avec le toucher de mes mains,
Circonvenir la destinée?

Comment t’aider, morte évasive
Dans une tâche sans espoir,
T’offrir à ton ancien regard
Et reconstruire ton sourire,

Et rapprocher un peu de toi
Cette houle sur les platanes
Que ton beau néant me réclame
Du fond de sa plainte sans voix.

*

Tes cheveux et tes lèvres
Et ta carnation
Sont devenus de l’air
Qui cherche une saison.

Et moi qui vis encore
Seul autour de mes os
Je cherche un point sonore
Dans ton silence clos

Pour m’approcher de toi
Que je veux situer
Sans savoir où tu es
Ni si tu m’aperçois.

Jules Supervielle

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