La montagne prend la parole
Et voilà mon silence dur fonçant sur le moindre bruit
qui ose.
Je soufire de ne pouvoir donner le repos sur mes flancs
difficiles
Où je ne puis offrir qu’une hospitalité accrochée,
Moi qui tends toujours vers la verticale
Et ne me nourris que de la sécheresse de l’azur.
Je vois les sapins qui s’efforcent, en pèlerinage
immobile, vers l’aridité de ma cime.
Plaines, vallons, herbages et vous forêts, ne m’en
veuillez pas de mes arêtes hautaines!
J’ai la plus grande avidité de la mer, la grande
allongée toujours mouvante que les nuages
tentèrent de me révéler.
Sans répit j’y dépêche mes plus sensibles sources,
les vivaces, les savoureuses!
Elles ne me sont jamais revenues.
J’espère encore.