Le capitaine

Jules Supervielle
par Jules Supervielle
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Peut-être un palanquin pour toute ma détresse
Suffirait-il s’il est balancé par l’amour,
Si dans le soir hindou au duvet de velours,
Il m’enveloppe avec des ruses de maîtresse.

De tendres éléphants, le dos rond de bontés,

Et dont la trompe joue aux cornes d’abondance,

Ne pourront-ils jamais donner la confiance

A ce cerveau qui cherche une sérénité?

Dromadaires, hamacs vivants et pathétiques,
Rugueux comme la peau brûlante de l’Afrique,
O mes chers sinueux au profil montagnard,
Au regard triste et nu comme une œuvre sans art,

Ne serai-je jamais le troublant capitaine

De notre double peine?
Ne vous verrai-je point, étranges confidents,
Grandir à l’horizon des sables du néant?

Que m’importe le cirque odorant des montagnes,

La plaine au soleil aiguisé

Et la chèvre, sœur du rocher,
Et le chêne têtu qui dompte la campagne.

Je ne sais plus, nature, entendre ta prière,

Ni l’angoisse de l’horizon,
Et me voici parmi les arbres et les joncs
Sans mémoire et sans yeux comme l’eau des rivières.

Jules Supervielle

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