Les germes

Jules Supervielle
par Jules Supervielle
0 vues
0.0

O nuit frappée de cécité,

O toi qui vas cherchant, même à travers le jour,
Les hommes de tes vieilles mains trouées de miracles,
Voici les germes espacés, le pollen vaporeux des

mondes,
Voici des germes au long cours qui ont mesuré tout

le ciel
Et se posent sur l’herbe
Sans plus de bruit
Que le caprice d’une
Ombre qui lui traverse l’esprit.

Ds échappèrent fluides au murmure enlisé des

mondes
Jusqu’où s’élève la rumeur de nos plus lointaines

pensées,
Celles d’un homme songeant sous les étoiles écou-

teuses

Et suscitant en plein ciel une ronce violente,
Un chevreau tournant sur soi jusqu’à devenir une étoile.

Ils disent le matelot que va disperser la tempête,

Remettant vite son âme au dernier astre aperçu

Entre deux vagues montantes,

Et, dans un regard noyé par la mer et par la mort,

Faisant naître à des millions horribles d’années-lumière

Les volets verts de sa demeure timidement entr’ou-verts

Comme si la main d’une femme allait les pousser du dedans.

Et nul ne sait que les germes viennent d’arriver près de nous

Tandis que la nuit ravaude

Les déchirures du jour.

Jules Supervielle

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Jules Supervielle

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Chaque commentaire est un voyage dans notre univers. Partez à l'aventure avec nous.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Découvrez d'autres poèmes de Jules Supervielle

Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.