Prophétie

Jules Supervielle
par Jules Supervielle
101 vues
0.0

Un jour la
Terre ne sera
Qu’un aveugle espace qui tourne
Confondant la nuit et le jour.
Sous le ciel immense des
Andes
Elle n’aura plus de montagnes,
Même pas un petit ravin.

De toutes les maisons du monde
Ne durera plus qu’un balcon
Et de l’humaine mappemonde
Une tristesse sans plafond
De feu l’Océan
Atlantique
Un petit goût salé dans l’air,
Un poisson volant et magique
Qui ne saura rien de la mer.

D’un coupé de mil-neuf-cent-cinq (Les quatre roues et nul chemin!)
Trois jeunes filles de l’époque

Restées à l’état de vapeur
Regarderont par la portière
Pensant que
Paris n’est pas loin
Et ne sentiront que l’odeur
Du ciel qui vous prend à la gorge.

A la place de la forêt

Un chant d’oiseau s’élèvera

Que nul ne pourra situer,

Ni préférer, ni même entendre,

Sauf
Dieu qui, lui, l’écoutera

Disant : «
C’est un chardonneret ».

Jules Supervielle

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Jules Supervielle

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

La poésie a besoin de vos mots pour s'épanouir. Participez à notre jardin de vers.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Découvrez d'autres poèmes de Jules Supervielle

Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.