Regrets de france

Jules Supervielle
par Jules Supervielle
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La lune dans l’étang
Se souvient d’elle-même,
Veut se donner pour thème
A son enchantement,

Mais sa candeur précise,
Au frais toucher de l’eau,
De délices se brise,

Et flotte la surprise
Des lunaires morceaux.

Le vent couleur de ciel, puérilement pur,
Frotte le feuillage d’azur
Et, comme gorgé d’ambroisie,
Le vert palpitant s’extasie.

Le vent s’éloigne et fait le mort.

Puis, à pas d’ombre, approche et velouté une gamme
Sur le clavier des platanes

Où soudain, violent, il écrase un accord,

Étourdi,

Comme s’il tombait d’un coup du
Paradis

Et n’avait, encore céleste,

Sa petite cervelle terrestre.

Troussant et brouillonnant l’ombre avec la lumière

Il enveloppe et subtilise presque

La frondaison entière

Comme un jongleur, avec des gestes d’arabesques,

Puis alangui, s’interrogeant, il se fait brise

ît le feuillage tend vers l’émeraude fixe.

Jules Supervielle

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