Réveil
Le monde me quitte, ce tapis, ce livre
Vous vous en allez;
Le balcon devient un nuage libre
Entre les volets.
Ah! chacun pour soi les quatre murs partent
Me tournant le dos
Et comme une barque au loin les commandent
D’invisibles flots.
Le plafond se plaint de son cœur de mouette
Qui se serre en lui,
Le parquet mirant une horreur secrète
A poussé un cri
Comme si tombait un homme à la mer
D’un mât invisible
Et couronné d’air.
Je sens l’effort du gazon
Qui veille sous tant de neige
Et l’effort de la raison
Dans l’esprit qui la protège.
Une voix dit : «
C’est pour bientôt ».
Une autre : «Je l’entends venir! »
Je ne sais ce que veulent dire
Ces belles voix à la dérive.