Tankas de sagesse

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par Nullart-kinka
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Succès ou échec
se couler dans le courant
affronter l’obstacle.
Etre courageux ou lâche
faire un choix c’est renoncer.

Cherchant l’Amérique
un voyageur un peu fou
part vers l’Occident
et découvre l’Armorique
là où finit son chemin.

Où finit la terre ?
Le sage ne sait répondre.
L’explorateur dit
c’est ici en Finis Terre
aux légendes et mystères.

Quelques pêcheurs fous
sont partis pour explorer
le nombril du monde.
Ils ne l’atteindront jamais,
plus ils vont, plus il s’éloigne.

La mémoire est sage
elle garde ce qui sert.
Un sage a bien dit
grave tes joies dans la roche
mets tes chagrins sur le sable.

Pour l’homme ordinaire
la perfection donc le but
est hors de portée.
Le sage s’en accommode
l’idiot se bat en vain.

Chance et vie se jouent
comme dans un jeu de dés
mais la différence
même si l’on veut miser
on ne peut plus relancer.

Le tanka d’un sage
Fertilise mon cerveau
Un peu trop stérile
Et m’indique aux carrefours
La bonne direction.

Rencontré au temple
Un moine plein de sagesse
Donne ce conseil:
Ne cherchez pas le bonheur
Créez-le car il est rare.

Le sensei, le maître
Doit élever haut l’élève
Vers plus de savoir.
L’élève restera humble
Et à jamais redevable.

Sagesse du maître
Humble face au savoir neuf.
L’élève a grandi
Sur un ancien terreau
Traçant des voies inconnues.

J’aime me mirer
Dans un miroir d’eau ridé
Montrant l’avenir.
Dans un visage marqué,
Sagesse et vieillesse riment.

Robe de silence
Du moine zen méditant,
Kimono de paix.
Plénitude dans l’instant.
Le monde trouve son calme.

Dans son kimono
Le vieux moine zen médite.
Sérénité pure.
Plis silencieux du tissu
L’âme danse en harmonie.

A l’ombre du temple,
Moine en méditation
Charmante geisha.
Deux mondes en harmonie
Réunis silence et grâce.

Le tiroir qu’ouvre un maître,
l’élève va le remplir.
La voie du progrès.
Le livre a des pages blanches
pour saisir les idées neuves.

Un sage aurait dit:
Ne compteront ni chemin
Ni destination
Mais le lieu et le moment.
Ce sage serait-il fou ?

Régal pour les sens,
Formes couleurs et odeurs,
C’est presque l’ivresse.
Entre labeur et paresse,
Bien choisir est tout un art.

D’un bien sort un mal.
Ainsi l’ourse m’a mordu
Tirée de son piège
Car seuls comptent ses petits.
Quelles sont mes intentions ?

Inconnus mais proches,
Voyager fait des amis
Sous le grosse averse.
L’adversité nous rapproche
Mais ce n’est pas le bonheur.

Messager du temps,
Un tanka vent de sagesse
Sur l’encre séchée.
Leçons du passé chantées,
Harmonie en vers tissée.

Pour tout effacer,
L’eau et les larmes qui coulent
Peuvent me noyer
Dans l’océan du chagrin
Car je ne sais pas nager.

Vivre et être libre.
La liberté c’est la voie,
Le choix des fardeaux.
Choisir la direction,
Tout se joue aux carrefours.

Sur cette montagne
S’offrent de multiples voies.
Un seul pic culmine,
L’affronter sans réfléchir,
L’aborder par des détours.

La belle assoiffée,
L’eau limpide ou miroitante
Peut être poison.
On s’enivre de la boire
Et ses reflets font accroire.

Jouant notre rôle,
Sort ingrat du baladin
C’est le quotidien.
Sur le chemin de la vie,
Evitons-en les embûches.

Ecoute ton coeur,
Chasse pensées et soucis,
Regarde ta voie.
Ramasse les pépites
Et évite les obstacles.

Tue le papillon
Et écrase aussi la fleur.
Est-ce ton bonheur ?
Regarde donc vers la cime,
Vois l’orage et l’avalanche.

Le bras assassine.
Notre coeur le fait aussi.
Qui faudrait-il pendre?
Le mal est partout et guète.
Mauvaise part de la vie.

Une voie s’achève
Et déjà deux autres s’ouvrent.
Mais laquelle suivre?
L’une est-elle plus tentante.
Redouble de méfiance.

Ecoute ton coeur
Chasse pensées et soucis
Regarde ta voie.
C’est l’esprit de la forêt
Qui souvent te guidera.

Dans la solitude
Les mots ne sont que silence
Et l’amour babil.
L’art c’est de remplir le vide
Et de vider le trop plein.

Au vent de l’oubli,
J’ai entrouvert mon esprit.
Dis moi qui je suis.
Afin de ne pas errer
Conduis moi donc vers un sage.

Remords de vieillesse,
A l’approche de la mort,
Eclairs de sagesse
Mais devant l’irréparable,
Reste l’acceptation.

Un mot peut blesser.
Quand parler et quand se taire?
Clef de la sagesse:
Ou se perdre dans la foule,
Ou s’enfuir très loin du monde.

Buvons nos regrets,
Doux élixir des poètes
Contre nos oublis.
Vivons le présent intense,
Cessons de nos tourmenter.

Le sage nous dit:
Joie et chagrin ne font qu’un.
L’une donne l’autre
Mais par où donc commencer ?
Cela il ne l’a pas dit.

Pour trouver ta voie,
Parmi le bruit des tambours,
Ecoute ton coeur.
Entre la fête et l’enfer,
Il suffira de choisir.

Grand comme petit,
L’espoir n’est rien qu’un caprice.
Passe donc ce jour
Et demain sera tout autre.
Il faut savoir oublier.

La vie s’avançait
Tout comme cette saison,
Rendons lui raison.
Il fallait bien faire place,
La maladie est sagesse.

Inconnus mais proches,
Voyageant en amitié,
Sous le grosse averse.
Il est de bonnes rencontres
Si le destin le veut bien.

Qu’est l’humilité?
La vertu rare si fragile
Et s’en prévaloir,
Est suffisant pour la perdre.
Donc, ne dis jamais son nom.

Un vieux sage pense
Qu’on retient mieux ses sentences
S’il les dit et danse.
L’ironie n’est pas offense,
Un vieux sage a du bon sens.

Modestie du sage,
Il la perd s’il s’en prévaut.
Gros péché d’orgueil.
La sagesse doit être humble
Comme amour et charité.

Un peu d’ironie,
Le début de la sagesse.
Un sage hilare,
Est-il gai ou dérangé?
Lui seul pourrait le savoir.

Recevoir donner.
C’est l’histoire du Japon
qui aussi a pris.
Bouddha et Confucius,
technologie et nature.

Les traces s’effacent,
seuls restent les souvenirs,
nagori sublime.
Le sable ne retient rien,
feuilles et paroles s’envolent.

Le Japon en mots :
effacé et orgueilleux,
raffiné et simple,
moderne et conventionnel,
austère et exubérant.

Comment se quitter,
te voir t’éloignant petite,
moment émouvant.
Le mot omiokuri
dit cela en japonais.

L’âme du Japon,
dissoute en illusions,
noyée de néons.
Ou sont les traditions,
précieux traits d’union ?

En creux, en reliefs,
différents, complémentaires,
rêve égalitaire.
Ni combler ni niveler,
préférer la fusion.

Mystérieuse face,
rire enfoui, chagrin sourire,
le masque ou l’armure.
Peur de soi ou peur de l’autre,
refouler sans exploser.

Nuances d’AIMER,
il faut les mots pour les dire.
Le Japon les a.
Saké, famille ou amants,
autant de saveurs d’AIMER.

Quelques pêcheurs fous
sont partis pour explorer
le nombril du monde.
Ils ne l’atteindront jamais.
Plus ils vont, plus il s’éloigne.

Se montrer discret,
Remède à l’immodestie
Etre humble grandit.
Pays lissé et policé
Où aucun clou ne dépasse.

Comme un Japonais,
un tanka ne dit pas tout
mais il nous suggère.
Faudrait-il tout mettre à nu
ou nous laisser découvrir ?

Comme un Japonais,
les choses qu’un tanka tait
sont les seules vraies.
Tout dire est-il un progrès?
Taire est source de regrets.

L’art de méditer
vider l’esprit de pensées
oublier l’égo.
Atome enfin à sa place
intégré à l’univers.

Comme un haïku
le souvenir redessine
la réalité.
Le tanka fait réfléchir,
il aide à donner du sens.

© 2004-2024 NULLART vs. Kinka – “1968, une révolution poétique”

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