A la lune
Quand tu luis audessus de la forêt mouvante,
On dirait que des feux s’allument tout au fond.
Tu donnes un baiser à l’océan profond,
Et l’océan frémit comme une âme vivante.
Estu notre compagne ? Estu notre servante ?
Ton éclat nous ravit, ton pouvoir nous confond.
Sous ton voile brillant comme l’or qui se fond,
N’estu qu’un astre mort où règne l’épouvante ?
Donne au toit sans lumière un rayon de pitié,
Au rêve du poète, une aile audacieuse,
Et sur les nids d’amour plane silencieuse.
Tu n’offres à nos yeux souvent qu’une moitié…
De même faisonsnous, blonde lune que j’aime ;
Cachonsnous des défauts par ce vieux stratagème.
Les goutelettes