Le mirage
C’est le désert lugubre après l’âpre savane,
Le ciel de feu, le sable épais, l’air étouffant.
D’une terreur étrange à peine on se défend.
Seul, en ces lieux maudits, l’Arabe se pavane.
Là des sources sans eaux, un palmier qui se fane ;
Là des crânes ouverts par un cheik triomphant.
Mais voici que le ciel à l’horizon se fend,
Et des frissons d’espoir poussent la caravane.
Devant elle, làbas, dans les sables houleux,
Elle a vu tout à coup resplendir des flots bleus.
Sa soif brûlante enfin sera donc assouvie.
Haletante, elle court secouant sa torpeur,
Vers l’horizon de flamme où luit ce lac trompeur …
Et c’est ainsi, mon Dieu ! qu’on traverse la vie !
Les goutelettes