Les Yeux

Léon-Pamphile Le May
par Léon-Pamphile Le May
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Il est un oeil si doux et si plein de candeur
Qu’on dirait une étoffe en la nuit presque éteinte.
La mer au fond d’un autre a mis sa fauve teinte.
Un troisième est fait d’ombre. Et tous ont leur splendeur.

Sous leurs cils veloutés il n’est pas de froideur
Quand le coeur aime. Et nul ne peut fuir leur atteinte.
L’âme vibre bientôt comme un métal qui tinte,
Quand ils plongent brûlants jusqu’en sa profondeur.

L’oeil d’azur est rempli de promesses suaves ;
L’oeil noir semble parfois foudroyer ses esclaves ;
Comme la mer, l’oeil gris a d’étonnants réveils.

Et ces yeux, si divers par l’éclat et le charme,
Seront plus beaux encore et deviendront pareils
Quand ils regarderont à travers une larme.

Léon-Pamphile Le May

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